Origines de la théorie de l'Âge de Glace - Episode 2 - Svalbard

Bonjour à toutes et à tous et Bienvenue pour cette nouvelle vidéo de Terres du Passé !

Aujourd'hui, nous allons voir ensemble comment les scientifiques du XIXe siècle ont pu récolter les preuves, de plus en plus irréfutables, de l'existence d'au moins une période glaciaire dans un passé lointain. Même si nous finiront par voir qu'il y en a eu un peu plus d'une, mais ça, ce sera pour plus tard.

Aller, générique !

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Svalbard. Svalbard est le lieu idéal pour faire des recherches glaciaires. Les conditions y sont similaires à celles de l'Arctique : il y a de nombreuses calottes, de petites et grandes tailles, il s'agit d'un laboratoire naturel d'observation pour les processus glaciaires, et il a existé dans le passé une calotte si grande qu'elle en recouvrait toute la mer de Barents. C'est pour ces raisons principales que...

Hum... Avant de continuer sur cette lancée, il va peut-être falloir que j'en dise un peu plus sur Svalbard.

Qu'est ce que c'est au juste ? Un continent perdu ? Un repaire de vikings ? Un pays voisin d'Aäsgaard ? Un archipel d'îles aux montagnes plus noires que les profondeurs abyssales de la fosse des Mariannes ? Et puis, où ça se trouve exactement ? Ça peut être pas mal de le savoir avant d'en parler !

Bon alors non, ce n'est pas un continent, ni un repère de vikings, ou en tout cas, pas à notre époque. C'est un archipel norvégien d'îles qui se trouve le plus au nord du monde. Je vous montre une carte ? Allez, on y va ! Direction le Grand Nord !

Commençons en prenant un peu de recul avec une carte GEBCO qui nous donne la topographie et la bathymétrie mondiale. Et là, on va prendre juste un instant pour faire un point de vocabulaire. La topographie, ce sont les reliefs sur les continents. Eh bien la bathymétrie, ce sont les reliefs sous-marins ! Ça vient du terme grec bathys qui veut dire profond et metron qui veut dire mesures.

Bon, très bien donc reprenons maintenant. Sur cette carte vous voyez, d'ouest en est donc de gauche à droite, l'Australie avec au-dessus d'elle le Japon et un petit bout de l'Asie, ensuite il y a l'océan Pacifique, les Amériques du nord et du sud, l'océan Atlantique, l'Afrique et au-dessus l'Europe de l'ouest, puis l'Europe de l'est et le reste de l'Asie. L'Inde et, en-dessous, l'océan Indien. Encore en-dessous, tout étiré en raison de la projection WGS84 utilisée pour faire cette carte, vous avez l'océan Austral qui entoure le continent Antarctique.

Alors en fait, il ressemble à ça, mais nous ne savons pas mettre une sphère à plat, donc on déforme toujours une partie de la sphère. Ici, ce sont les pôles.

Et enfin, le meilleur pour la fin, au nord, juste ici, vous avez les Mers Nordiques et juste au dessus l'océan glacial Arctique, qui ressemble à ceci.

Zoomons sur les Mers Nordiques histoire d'y voir un peu mieux, et tant qu'à faire, on va changer de projection et se mettre en WGS84 LAEA North Pole, un système de projection qui évite de déformer la zone boréale, donc du pôle nord qui nous intéresse.

Voilà, là, vous reconnaissez le Groenland, l'Islande, la Scandinavie et un petit bout de la Sibérie, et ici juste là je sais que vous avez reconnu Svalbard ! Alors vous voyez, cet archipel se trouve vraiment à la frontière de l'océan Arctique.

Et vous savez quoi ? C'est sur cette île que se trouve la boîte aux lettres du Père Noël ! Si, si, je vous jure ! Je l'ai vue et elle paye pas de mine. Fallait pas moins pour recevoir les missives de tous les loupiots et de toutes les loupiotes de la planète ! Mais c'est aussi là-bas, dans les entrailles de Longyearbyen, la plus grande ville de Svalbard, que se trouve la réserve mondiale de semences.

Bon, avec tout ça, c'est vrai qu'on s'est un petit peu éloigné de notre sujet. Mais c'était un aparté nécessaire pour bien comprendre l'histoire que je vous raconte. Revenons- en donc à nos scientifiques du XIXe siècle. Ils cherchent des preuves pour démontrer l'existence dans le passé de périodes glaciaires à des latitudes tempérées, donc par exemple au latitudes de l'Europe. Pour trouver des preuves, Svalbard est l'endroit idéal : il peut jouer le rôle d'analogue.

Alors à nouveau, on va faire un petit point de vocabulaire. Faire une analogie, c'est faire un exercice de pensée en identifiant des similitudes entre deux choses, en l'occurrence ici cela revient à dire que les paysages de Svalbard sont supposés similaires, ou comparables si vous préférez, aux paysages que l'on pouvait trouver à des latitudes plus basses, donc typiquement en Europe par exemple, durant des périodes plus froides : le fameux âge de glace d'Agassiz et consorts.

Les scientifiques du XIXe siècle entreprirent donc, dès 1837, des voyages vers ces latitudes boréales.
Sven Lovén, Auguste Bravais, Charles Martins, Otto Torel... Autant de noms qui marquèrent ces aventures polaires ! Le premier à entreprendre un tel voyage pour Svalbard fut Sven Lovén en 1837. N'oublions pas qu'à l'époque ils voyageaient sur des voiliers de bois, qu'ils ne possédaient pas nos moyens de communication et que le domaine polaire était encore un monde à explorer. Pour vous situer un peu les choses, c'est en 1818, soit seulement 19 ans plus tôt, que le commandant britannique James Ross pénétra dans la baie de Melville et rencontra, pour la première fois dans l'histoire des européens, les Eskimos. C'est en 1845, soit huit ans après le premier voyage de Sven Lovén à Svalbard, que l'expédition maudite de John Franklin partit avec le HMS Erebus et le HMS Terror en quête d'un passage vers le Pacifique à travers la mer de glace de l'Arctique. Il ne revint jamais. Ce fut le plus grand fiasco de l'histoire des expéditions polaires en Arctique.

Mais déjà, le temps nous manque pour parler de ces paléoclimatologues d'autrefois. Il faudra donc attendre encore quelques jours pour connaître leur histoire.

Merci d'avoir regardé cette vidéo jusqu'au bout ! N'hésitez pas à la partager, à mettre un pouce bleu ou un commentaire ! Et si vous voulez en connaître davantage, rendez vous sur www.terres-du-passe.com !

À dans quelques jours pour la suite !