Script de l'épisode

Bonjour à toutes et à tous et Bienvenue pour cette nouvelle vidéo de Terres du Passé !

Nous avons vu, dans les deux premiers épisodes, que les scientifiques et naturalistes des XVIIIe et XIXe siècles ont reconnu des traces du passage d'anciens glaciers en Europe du nord. Par exemple, des blocs erratiques abandonnés au milieu de plaines libres de toute glace, ou encore des moraines glaciaires sans glacier pour expliquer leur présence. Ces indices ont fait supposer à ces grands penseurs d'autrefois qu'il y avait des glaciers très étendus et probablement une calotte glaciaire, voire plusieurs, immenses dans l'hémisphère nord. C'est la théorie de l'Âge de glace proposée par Agassiz et Buckland en 1840 à la société géologique de Londres.

Aujourd'hui, nous allons parler de Sven Lovén et de l'implication de ses découvertes pour la théorie de l'âge de glace.

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Générique
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Sven Lovén part donc pour Svalbard en 1837, à l'âge de 28 ans. Bien que zoologiste, il observe attentivement les paysages et les glaciers de Svalbard, notant des similitudes avec certains paysages qu'il connaît dans sa Suède* natale et en Scandinavie. Il ramène des mollusques de cette première expédition afin de les étudier en détails.

Et là, nous allons faire un premier point de vocabulaire en nous penchant sur le terme de "mollusque". Ce mot porte dans sa prononciation même la nature des corps qui le caractérisent. Mollusque. On imagine bien quelque chose de mou, de dégoulinant, un peu visqueux peut-être. Eh bien ma foi, c'est tout à fait ça ! Un mollusque est un animal, invertébré, donc sans squelette, doté d'un corps mou comme l'escargot, l'huître ou encore le poulpe.

Tien, petite anecdote ! Saviez-vous que le poulpe et la pieuvre désignent exactement le même animal ?
Le mot "poulpe" vient du grec poly qui veut dire plusieurs et pous qui signifie pied, ce qui désigne un animal à plusieurs pieds.
Le mot de pieuvre, en revanche, est plus récent. Il était en réalité utilisé par des pêcheurs sur une petite île anglo-normande qui s'appelle Guernesey et où Victor Hugo a passé des vacances. Il leur a emprunté le nom de pieuvre pour son roman "Les travailleurs de la mer" et Jules Verne l'a repris et rendue célèbre par son œuvre "Vingt mille lieues sous les mers".

Mais je dérive un peu ! Retrouvons Sven Lovén et les mollusques qu'il ramène de Svalbard afin de les étudier. Il compare ces organismes svalbardiens aux fossiles de la mer baltique dont il dispose et conclut de ses observations que le climat de la péninsule scandinave a dû être plus froid dans le passé. Il émet l'hypothèse que la péninsule scandinave a connu un climat et une glaciation comparables à ce qui se trouve à son époque au Svalbard et au Groenland. Ainsi, il devient un soutien de poids pour la théorie de l'Âge de glace.

Avant d'aller plus loin, il est important de bien se situer et donc d'identifier la mer Baltique. Pour ça, rien ne vaut une belle carte ! Voilà, celle- ci fera l'affaire ! Ici, vous avez toute une partie de l'hémisphère nord centré sur l'Europe de l'ouest (au sens géographique du terme). Vous reconnaissez, entre autres, l'Irlande et le Royaume Uni à l'ouest, la France juste là, la Belgique, les Pays-Bas juste ici, l'Allemagne, la Pologne, la Lituanie à côté de la Lettonie et de l'Estonie, et la Russie, la Finlande, la Suède, la Norvège et enfin, petite presqu'île perdue toute seule au milieu de l'eau, le Danemark. Comme vous le voyez, tous ces pays sont entourés de mer. Que ce soit la Manche, la mer de Norvège, la mer du Nord ou... Et oui ! La mer Baltique ! Et voilà, elle est juste ici ! Maintenant, vous ne pourrez plus dire que vous ne savez pas où se trouve la mer baltique !

Bien ! Le nord de cette mer se trouve à plus de 1200 km au sud de Svalbard. Cette information est essentielle pour comprendre le poids des conclusions de Sven Lovén. En effet, si on compare les mollusques du Groenland à ceux de Svalbard, on comprend bien qu'ils présenteront des caractéristiques similaires : ce seront des organismes d'eau froide dotés, entre autres, d'une croissance lente et de peu de protubérances calcaires.
Alors que si on compare les mollusques du Groenland avec ceux des Caraïbes, on se doute que leurs caractéristiques seront différentes. Les organismes des eaux chaudes caribéennes auront, par exemple, une croissance rapide et des protubérances marquées.

En conséquence, si on trouve un fossile de mollusque typique des eaux froides dans les roches d'une île des Caraïbes, alors on est en droit d'en conclure qu'à l'époque où l'animal fossile vivait dans ces eaux, les conditions environnementales étaient plus froides. C'est de la paléoclimatologie.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le sujet mais, à nouveau, le temps nous manque ! Il faudra attendre quelques jours pour en découvrir davantage sur les expéditions polaires et les idées et hypothèses qui en découlèrent. À dans quelques jours pour parler et d'Auguste Bravais et de Charles Martins !

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