GIEC 2022 - Résumé pour les responsables politiques - Partie 3
Afin de décortiquer le contenu des rapports du GIEC, nous allons commencer avec le rapport AR6 (Assessment Report 6, il s'agit seulement du nom anglais du 6ème rapport du GIEC, donc celui de 2022) du Groupe de Travail 1 sur les bases en sciences physique pour comprendre le climat le réchauffement climatique.
Cette actualité se concentre sur le résumé pour les responsables politiques. Cela signifie que ce rapport contient les conclusions ayant pour but d'être utilisées par les personnes responsables des actions à mener contre le réchauffement climatique. Il est très intéressant de savoir sur quoi se basent les décisions environnementales !
A. L'état actuel du climat (suite 2)
A.1.2. L'influence humaine sur le réchauffement de l'atmosphère, de l'océan et des terres émergées est sans équivoque
Les précipitations moyennes globales sur les terres émergées semblent avoir augmenté depuis 1950, avec un un taux d'agmentation plus rapide depuis les années 1980 (il faudra confirmer cette augmentation plus rapide avec le recul des années à venir). Il semble que l'influence humaine ait contribué à ce changement.
Il est plus que probable que l'influence humaine ait également joué sur la salinité proche de la surface de l'océan.
Les tempêtes de moyenne latitude ont montré un léger shift (déplacement) vers les pôles dans les deux hémisphères depuis les années 1980 avec un caractère saisonnier marqué.
Notamment en ce qui concerne l'hémisphère sud, l'influence humaine a très probablement contribué au shift vers le pôle du jet extratropical de l'été austral.
Il est très probable que l'influence humaine soit responsable du recul global des glaciers depuis les années 1990 et de la décroissance de la glace de mer Arctique entre 1979-1988 et 2010-2019 (décroissance de près de 40% en septembre et de près de 10% en mars).
Extension de la glace de mer en Arctique le 16 septembre 2021. En orange est représentée la médiane de la limite de la glace de mer pour la période 1981-2010. On remarque une réduction claire de l'extension de glace de mer.
En revanche, il n'y a pas de tendance significative en ce qui concerne la glace de mer Antarctique entre 1979 et 2020 en raison des tendances régionales opposées et d'une grande variabilité interne.
La carte de gauche représente la concentration de glace de mer moyenne en Antarctique en mai 2021. La ligne orange représente la limite moyenne de l'extension de la glace de mer pour la période 1991-2020.
La carte de droite représente les anomalies de concentration de glace de mer en mai 2021 relativement à la moyenne du mai de mai de la période 1991-2020. Source des données : ERA5. Crédit : Copernicus Climate Change Service/ECMWF.
L'influence humaine a très probablement contribué à la diminution du couvert de neige printannier dans l'hémisphère nord depuis 1950.
Le graphique ci-dessus montre la tendance à la décroissance du couvert de neige dans l'hémisphère nord entre 1925 et 2015. Les données sont fournies par le laboratoire : Rutgers University Global Snow Lab.
Il est très probable que l'influence humaine ait contribué à la fonte de surface observée sur la calotte groenlandaise au cours des deux dernières décennies, mais il y a seulement des preuves limitées, avec des accords mitigés, de l'influence humaine sur la perte de masse de la calotte Antarctique.
Cette figure présente le cumul des jours de fonte de la calotte groenlandaise pour la période janvier-juin 2022. Source : National Snow and Ice Data Center.
Il est virtuellement certain que la partie supérieure de l'océan (les premiers 700 m) s'est réchauffée depuis 1970 et extrêment probable que l'influence humaine soit le forçage principal de ce fait.
Il est virtuellement certain que les émissions de CO2 causées par les humains soient le forçage principal de l'acidification actuelle de la surface de l'océan ouvert.
Il y a une forte conviction sur une chute des niveaux d'oxygène dans plusieurs régions de la partie supérieure de l'océan (les premiers 700 m) depuis la moitié du XXe siècle, et une conviction moyenne sur le fait que l'influence humain ait contribué à cette chute.
Le niveau marin global moyen a augmenté de 0,20 m (entre 0,15 et 0,25 m) entre 1901 et 2018.
Le taux moyen de montée du niveau marin a été de 1,3 mm/an entre 1901 et 1971, augmentant jusqu'à 1,9 mm/an (entre 0,8 et 2,9 mm/an) entre 1971 et 2006, et l'augmentation a été encore plus forte, passant à 3,7 mm/an en moyenne (entre 3,2 et 4,2 mm/an) entre 2006 et 2018.
L'influence humaine a très probablement été le forçage principal de cette augmentation depuis 1971.
Les changements dans la biosphère terrestre depuis 1970 sont cohérents avec le réchauffement climatique : les zones climatiques ont shifté vers les pôles dans les deux hémisphères et la saison de croissance végétale s'est, en moyenne, allongée de près de 2 jours par décennie depuis 1950 dans l'hémisphère nord extratropical.
Sources
IPCC, 2021: Summary for Policymakers. In: Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Masson-Delmotte, V., P. Zhai, A. Pirani, S. L. Connors, C. Péan, S. Berger, N. Caud, Y. Chen, L. Goldfarb, M. I. Gomis, M. Huang, K. Leitzell, E. Lonnoy, J.B.R. Matthews, T. K. Maycock, T. Waterfield, O. Yelekçi, R. Yu and B. Zhou (eds.)]. Cambridge University Press. In Press
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Sea ice cover for May 2021, Climate Copernicus EU.