Partie 08/10 - Laurent Londeix nous présente le retour à la normale

Transcription de la vidéo

Donc juste pour clore cette histoire, on retrouve ici les kystes de Dinoflagellés dont je parlais tout à l’heure et on retrouve là l'espèce I. patulum dont il était question.

Ici en vert c'est le log de la fin du Messinien, et juste au-dessus, on a les dépôts du Zancléen, du Pliocène et on voit le retour très rapide de cette espèce qui était quasiment absente jusque là et qui est très abondante de nouveau très abondante.

Ça implique un retour de la mer et d'un niveau d'eau conséquent, c’est plusieurs milliers de mètres très, très vite.
Et cette espèce, elle est présente à quasiment 70% ici. Même un petit peu plus, pendant un temps assez court. Et ce temps, on arrive à l’évaluer assez bien puisqu'on a ici le log détaillé de la coupe d’Eraclea Minoa, où on voit des bancs. Ils sont numérotés ici ces bancs. Et on sait qu’ils se forment sous contrainte climatique et un doublet banc-interbanc se forme tous les 20 000 ans.

Or l’espèce qui supporte d’être loin des côtes et de n'avoir rien à bouffer, eh bien elle est présente sur les deux premiers bancs, et après elle est présente toujours, mais beaucoup moins abondante. Donc ça veut dire que dans cette remise en eau de la Méditerranée, on a un blocage des circulations pendant 40 000 ans et un retour à un équilibre écologique qui se fait au-delà de ces 40 000 ans.

Donc c'est quelque chose d'assez encourageant, positif de se dire que, voilà, avec une crise aussi importante que d'assécher complètement une mer comme la mer Méditerranée, le retour à des conditions normales se fait à l'échelle géologique relativement court. Ce n'est pas une raison pour nous faire des tas de bêtises avec l'environnement.

Mais si on laisse la nature faire, elle se remet à l'équilibre quand même assez vite.