Symbiose
Et là, un petit point de vocabulaire s'avère nécessaire pour expliquer ce qu'est une symbiose ! Le terme de symbiose vient du grec ancien sumbiosis, qui signifie "vie en commun", lui-même dérivé de sunbióô qui signifie "vivre ensemble". Ainsi, une symbiose est une association biologique durable entre deux organismes vivants.
Il existe trois formes de symbioses :
- Le mutualisme : dans ce cas, les deux organismes tirent un bénéfice de leur relation, que ce soit une interdépendance pour se nourrir, se protéger ou autre chose.
Par exemple, nous avons tous entendu parler de la relation qui existe entre le poisson clown et l'anémone ! Le poisson clown maintient l'anémone propre et la protège des prédateurs susceptibles de se repaître de ses tentacules riches en nutriments, et en retour, l'anémone offre un foyer protecteur au poisson clown par les cellules urticantes mortelles pour tous les autres poissons qu'elle possède au bout de ses tentacules.
- Le commensalisme : dans ce cas, un seul organisme sur les deux tire un bénéfice de la relation, mais il ne porte pas préjudice à l'autre. Celui qui ne tire aucun bénéfice (mais n'est pas non plus mis en danger par la relation) est alors appelé un hôte.
Un exemple de symbiose commensaliste, ce sont les baleines et les balanes !
Il est fréquent de voir des baleines dont la peau est partiellement couverte de coquillages en formes de chapeaux : ce sont les balanes, de petits crustacés qui se nourrissent de plancton. En vivant sur la baleine, ils sont sûrs de se trouver régulièrement dans des eaux riches en planctons et donc d'avoir une source de nourriture régulière. Et bien entendu, comme toute relation commensaliste qui se respecte, les balanes ne blessent pas la peau de leur hôte.
- Le parasitisme : enfin, ce troisième cas de symbiose n'est pas vraiment enviable. Même si le commensalisme n'est pas idéal pour l'un des deux, il ne cause de tort à aucun. En revanche, dans le cas d'un parasitisme, un organisme vit au dépend d'un autre : le parasite suce lentement toute l'énergie vitale de son hôte, pouvant causer des souffrances et même une mort lente.
Et un exemple de parasite est... la balane ! Vous savez, ce petit crustacé dont on a parlé il y a quelques instants et qui ne fait pas de mal aux baleines ? Eh bien parfois, il est bien moins sympathique...
Vous vous souvenez de Pirates des Caraïbes, le Secret du coffre maudit ? Le père de Will Turner est un marin maudit de Davy Jones et il a une partie de son visage couverte de coquillages. Eh bien ça correspond tout à fait à une symbiose parasite : les coquillages vivent sur son visage, sur son corps, et consomment son énergie. À force de se retrouver couvert de coquillages, il finit par devenir un bloc et se retrouve piégé, mais dans la vraie vie, ça se passe rarement comme ça !
Par exemple, lorsqu'une balane s'accroche à un crabe nageur, elle se fixe sur l'appareil reproducteur du crabe. Si ça n'entraîne pas sa mort, en revanche, ses capacités de reproduction s'en trouvent fortement réduites.
Autrement dit, le mutualisme, c'est donnant-donnant.
Le commensalisme, c'est donnant-prenant.
Le parasitisme, c'est volé-volant.
Maintenant que nous en savons un peu plus sur la symbiose, revenons à nos coraux. Ils vivent donc en symbiose mutualiste avec d'autres organismes : les zooxanthelles.
Les zooxanthelles, ce sont des algues microscopiques, unicellulaires photosynthétiques, ce qui signifie qu'elles n'ont qu'une seule cellule et qu'elles pratiquent la photosynthèse. Elles vivent dans les tissus des coraux et leur donne leur couleur (nous parlerons justement du blanchissement des coraux un peu plus tard).
La relation entre le corail et les zooxanthelles est bénéfique pour les deux : le corail offre du dioxyde de carbone aux zooxanthelles, un nutriment qui leur permet de faire la photosynthèse, mais aussi une protection. En retour, les micro-algues, par la photosynthèse, produisent des déchets qui se trouvent être des nutriments pour le corail (des sucres et de l'oxygène) qui s'en nourrit. C'est une relation donnant-donnant.