Futurs-ACT et le Tremplin 2023 : une rencontre sur le changement climatique - Quand les lycéens décident d'agir
Dans ces nouvelles vidéos du Tremplin 2023 "Changement climatique : se préparer à vivre dans des territoires différents" organisé par le réseau régional de recherche Futurs-ACT, Terres du Passé vous propose de découvrir un projet innovant et surprenant : celui de conserver en "Libre évolution" quatre hectares de forêts dans le pays béarnais. Les porteurs de ce projet sont encore au Lycée et sont menés par leur professeure de S.V.T., Corinne Lamaille.
Bonjour à toutes et à tous et Bienvenue !
Aujourd'hui, Terres du Passé a le plaisir de vous partager deux nouvelles vidéos sur le Tremplin 2023 du réseau régional de recherche Futurs-ACT (oui, encore ! Et il y en aura d'autres, parce qu'elles valent le détour, croyez-moi !).
Vous avez probablement déjà eu l'occasion de consulter les différents articles de Terres du Passé sur Futurs-ACT, et si ce n'est pas le cas mais que vous êtes curieuses et curieux de savoir de quoi il retourne, vous pouvez :
- découvrir le premier article concernant le Tremplin 2023 "Changement Climatique : se préparer à vivre dans des territoires différents",
- découvrir la première vidéo de Terres du Passé parlant du Tremplin,
- découvrir les articles précédents vous partageant les vidéos du Tremplin (l'introduction, le discours d'Alain Bourque, et les regards croisés)
Bien ! Maintenant, je vous propose de regarder la vidéo de présentation du projet "Libre évolution" réalisé par les lycéens du lycée Paul Rey de Nay, dans les Pyrénées, à l'initiative de leur professeure de S.V.T., Corinne Lamaille.
Lycée Paul Rey de Nay et le projet "Libre évolution"
Dans cette vidéo, Corinne Lamaille et les lycéens de Paul Rey de Nay présentent leur projet “Libre évolution” consistant à signer des ORE (Obligations Réelles Environnementales) pour 4 ha de terrains à laisser en libre évolution, sans la moindre interaction avec les humains (pas même la chasse), durant 99 ans. Ils expliquent leur méthode : s’informer, rechercher les terrains, communiquer dans la presse, et négocier.
Retour rapide sur le contenu de la vidéo :
Yoann Frontout, animateur de l'événement :
Des acteurs de la société civile vont nous présenter leurs démarches, leurs motivations, leurs objectifs, les verrous qu’ils rencontrent... Par les dynamiques qu’ils impulsent, ils font de leurs territoires des terrains d’action, ils œuvrent au changement, ils génèrent de nouvelles connaissances mais aussi de nouvelles questions de recherche.
Corinne Lamaille, pofesseure de S.V.T. au lycée Paul Rey de Nay :
En cours, on est bien obligé de parler du déclin et de la crise des logiques qui arrivent.
Les élèves ont une frustration voire une colère parce qu’ils héritent d’une Terre abîmée et ils ont l’impression qu’ils ne peuvent rien faire. A partir de ce constat, Corinne leur a proposé de commencer un projet concret, une action à mener.
Ils ont fait des rechercher et suite à toutes ces études, ils ont décidé de se lancer dans la libre évolution qui leur paraissait être la meilleure adaptation de leur action.
D'après Baptiste Morizot, philosophe et écrivain, la libre évolution c'est : "[...]Laisser le milieu se développer selon ses lois intimes [...]. "
La Nature a une grande capacité de résilience. Parfois, ne rien faire c’est efficace…
Ils ont eu des contacts avec trois propriétaires terriens et le lycée viticole d’Orange qui souhaiterait faire la même action.
L’ORE est un moyen qui les a séduit parce qu’il permet la création d’un environnement protégé jusqu’à 99 ans. Là, ils se sont dit que ce serait efficace.
L’ORE protège le terrain quel que soit son propriétaire. Si tout fonctionne bien et qu'ils parviennent à signer l'ORE, ils en seront à 4 ha de libre évolution.
Par cette action, les lycéens ont le sentiment d’agir et d’avoir un impact. Ils veulent également faire connaître un concept encore peu connu et pourtant important, celui de s’engager au niveau local. Et ce projet, concret et qui devrait bientôt aboutir, après trois années de négociation, permet de résoudre (ou au moins de réduire) les problèmes d'éco-anxiété chez les lycéens.
Commentaire de Christian Chauvin, chercheur à l'INRAE, suite à la présentation du projet "Libre évolution"
Christian Chauvin nous explique la difficulté de donner des réponses scientifiques rapidement.
Les chercheurs travaillent dans l’urgence mais la Science demande du temps et c’est important que des acteurs de la société puissent faire ce genre de démarche sur des temps long, démarches que les scientifiques ont plus de mal à faire.
Résumé rapide de la vidéo :
Christian Chauvin, INRAE, travaille sur la thématique de la restauration des écosystèmes, membre du conseil scientifique régional pour le patrimoine naturel :
Beaucoup de forces contraires s’opposent à l’évolution qu’on pense naturelle. Il faut se positionner pour voir les choses de façon optimiste. D’un point de vue scientifique, on manque encore de connaissance sur ces histoires de libre évolution : c’est présenté par un philosophe, la science est encore en retrait car on manque de sites et de possibilités d’agir dans le long terme. On parle d’urgence, et en tant que scientifique, on est questionné sur des choses où il faut des réponses extrêmement rapides. Le temps long est important. Donc il faut collaborer avec des acteurs de terrain qui peuvent agir sur des temps plus long.
Les jeunes générations peuvent faire des choses, avoir des actions concrètes, et ça c’est important.
Les scientifiques essaient de se faire entendre, parce qu’il y a des contre-vérités à démonter.
Quand ils sont entendus, on leur pose des questions pour le lendemain.
Il faut inscrire ces démarches et ces actions comme celle de la "Libre évolution" des lycéens de Nay dans le réseau d’actions pour que ce soit mis en synergie avec la Science.
Les Lycéens :
Les maires sont enjoués pour le projet, mais pour eux c’est difficile d’agir. Être le premier maire à passer le cap et à se lancer dans le projet, c’est compliqué.
Corinne Lamaille :
On ne désarme pas de notre côté. L’idée est de travailler sur les générations futures.